Protection Consulaire et Sécurité
Sur le territoire d’un pays tiers, les citoyens de l’Union bénéficient de la protection consulaire de la France dans les mêmes conditions que celles dont bénéficient les ressortissants français, lorsque les Etats membres dont ces citoyens de l’Union ont la nationalité ne sont pas représentés par :
- Une ambassade ou un consulat établi de façon permanente dans ce pays tiers ;
- Une ambassade, un consulat ou un consul honoraire en mesure d’assurer une protection consulaire effective dans une situation donnée.
La protection consulaire comprend des mesures d’assistance dans les situations suivantes :
- Arrestation ou détention ;
- Fait d’être victime d’un crime ou d’un délit ;
- Accident ou maladie grave ;
- Décès ;
- Besoin d’aide et de rapatriement en situation d’urgence ;
- Besoin de titres de voyage provisoires, dans les conditions prévues par ledécret du 30 décembre 2004 susvisé.
Ce qu’un consulat de France peut faire
En cas de perte ou de vol de document le consulat pourra :
- Vous procurer des attestations en cas de perte ou de vol de documents, passeport, carte nationale d’identité ou permis de conduire sur présentation d’une déclaration faite préalablement auprès des autorités locales de police.
Il pourra aussi :
- après vérification, vous délivrer un laissez-passer pour permettre votre seul retour en France
ou
- après consultation de l’autorité émettrice (préfecture ou consulat ayant établi votre passeport) vous délivrer un nouveau passeport.
- En cas de difficultés financières, le Consul pourra vous indiquer le moyen le plus efficace pour que des proches puissent vous faire parvenir rapidement la somme d’argent dont vous avez besoin.
- En cas d’arrestation ou d’incarcération, vous pouvez demander que le consulat soit informé. Le Consul pourra faire savoir aux autorités locales que vous êtes sous la protection consulaire de la France et s’enquérir du motif de votre arrestation. Si vous en êtes d’accord, il préviendra votre famille et sollicitera les autorisations nécessaires pour pouvoir vous rendre visite. Il s’assurera ainsi des conditions de détention et du respect des lois locales. Pour vous aider judiciairement, le consul vous proposera le choix d’un avocat qui pourra vous défendre (vous devrez rémunérer les services de cet avocat).
- En cas de maladie, le consulat pourra vous mettre en relation avec un médecin agréé par ses services et tiendra à votre disposition, dans la mesure du possible, une liste de médecins spécialisés. Dans tous les cas, les honoraires restent à votre charge.
- En cas d’accident grave, le consulat pourra prévenir votre famille et envisager avec elle les mesures à prendre : hospitalisation ou rapatriement (les frais engagés demeurant à votre charge, il est vivement conseillé de souscrire une assurance rapatriement).
- En cas de décès, le consulat prend contact avec la famille pour l’aviser et la conseiller dans les formalités légales de rapatriement ou d’inhumation de la dépouille mortelle ou de ses cendres. Les frais sont assumés soit par la famille, soit par l’organisme d’assurance du défunt.
- En cas de difficultés diverses avec les autorités locales ou des particuliers, le consulat pourra vous conseiller, vous fournir des adresses utiles (administrations locales, avocats, interprètes, etc.).
Ce qu’un consulat de France ne peut pas faire
- Vous rapatrier aux frais de l’État, sauf dans le cas d’une exceptionnelle gravité et sous réserve d’un remboursement ultérieur.
- Régler une amende, votre note d’hôtel, d’hôpital ou toute autre dépense engagée par vous.
- Vous avancer de l’argent sans la mise en place préalable d’une garantie.
- Vous délivrer un passeport dans la minute.
- Intervenir dans le cours de la justice pour obtenir votre libération si vous êtes impliqué dans une affaire judiciaire ou accusé d’un délit commis sur le territoire d’un pays d’accueil.
- Se substituer aux agences de voyage, au système bancaire ou aux compagnies d’assurance.
- Assurer officiellement votre protection consulaire si vous possédez aussi la nationalité du pays dans lequel vous voyagez.
Quelle est la conduite à tenir ?
- en cas d’incarcération
- si vous êtes victime d’un accident, d’un délit ou d’un crime
- sur la conduite à tenir face à un mariage forcé
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Lorsque les autorités diplomatiques et consulaires françaises reçoivent une demande de protection consulaire par une personne qui prétend être un ressortissant d’un Etat membre non représenté, ou lorsqu’elles sont informées d’une situation d’urgence donnée dans laquelle se trouve un ressortissant d’un Etat membre non représenté, elles consultent le ministère des affaires étrangères de l’Etat membre dont le citoyen de l’Union revendique la nationalité ou, le cas échéant, l’ambassade ou le consulat de cet Etat membre. Les autorités diplomatiques et consulaires françaises lui fournissent toutes les informations utiles dont elles disposent, y compris concernant l’identité de la personne concernée et les coûts éventuels de la protection consulaire. Sauf en cas d’extrême urgence, cette consultation intervient avant qu’une assistance ne soit fournie.
L’Etat membre non représenté dont le demandeur a la nationalité peut décider d’exercer lui-même la protection consulaire à l’égard de son ressortissant conformément à son droit et à sa pratique nationale. Les autorités diplomatiques et consulaires françaises se dessaisissent du dossier lorsque l’Etat membre non représenté dont le demandeur a la nationalité confirme qu’il assure lui-même la protection consulaire de son ressortissant.
Les autorités diplomatiques et consulaires françaises peuvent représenter un autre Etat membre de façon permanente.
Lorsque cela est jugé nécessaire, elles peuvent également prévoir, notamment par échange de notes verbales, un partage des responsabilités avec les ambassades ou consulats des autres Etats membres représentés lorsqu’il s’agit d’accorder une protection consulaire à des ressortissants d’Etats membres non représentés.
Ces partages de responsabilités sont portés à la connaissance de la Commission européenne et du Service européen pour l’action extérieure. Ils font également l’objet d’une publication sur le site internet des ambassades et consulats français.
Dans les cas où un ressortissant d’un Etat membre non représenté s’adresse aux autorités diplomatiques et consulaires françaises alors que les autorités diplomatiques et consulaires d’un autre Etat membre sont compétentes en vertu d’un partage de responsabilités, les autorités françaises veillent à ce que la demande soit transmise à la représentation diplomatique ou consulaire compétente, sauf si cette transmission compromet la protection consulaire, en particulier si l’urgence de la situation nécessite une intervention rapide autorités diplomatiques et consulaires françaises.
Un ressortissant d’un Etat membre non représenté qui demande une protection consulaire auprès des autorités diplomatiques et consulaires françaises établit qu’il est citoyen de l’Union en produisant un passeport ou une carte d’identité en cours de validité. A défaut, sa nationalité peut être prouvée par tout moyen, y compris des vérifications effectuées par les autorités diplomatiques et consulaires françaises auprès des autorités de l’Etat membre non représenté dont le citoyen de l’Union revendique la nationalité.
1° Le ressortissant d’un Etat membre non représenté bénéficiant de la protection consulaire de la France s’engage à rembourser à l’Etat membre dont il a la nationalité les coûts de cette protection au moyen du formulaire type figurant à l’annexe I de la directive (UE) 2015/637 du 20 avril 2015 susvisée. L’engagement de remboursement concerne uniquement les coûts qui auraient été supportés par un ressortissant français dans les mêmes conditions.
2° Le ministre des affaires étrangères peut demander à l’Etat membre non représenté dont le ressortissant a la nationalité:
- le remboursement des coûts de la protection consulaire visés au 1°, au moyen du formulaire type figurant à l’annexe II de la directive (UE) 2015/637 du 20 avril 2015 susvisée ;
- le remboursement des coûts essentiels et justifiés exceptionnellement élevés de transport, d’hébergement ou de traduction, lorsque la protection consulaire accordée à un ressortissant de l’Etat membre non représenté en cas d’arrestation ou de détention entraîne de tels coûts.
Dans ces deux cas, le remboursement s’effectue dans un délai raisonnable qui n’excède pas douze mois.
3° En situation de crise, qui nécessite notamment une intervention rapide, le ministre des affaires étrangères peut demander au ministre des affaires étrangères de l’Etat membre non représenté dont le ressortissant a la nationalité le remboursement des coûts de la protection consulaire même si ce dernier n’a pas signé d’engagement de remboursement. Le remboursement s’effectue alors au prorata, en divisant le montant total des coûts réels encourus par le nombre de citoyens ayant bénéficié d’une assistance.
Le ressortissant français se trouvant dans un pays tiers au sein duquel la France n’est pas représentée et bénéficiant de la protection consulaire d’un autre Etat membre s’engage à rembourser, au ministère des affaires étrangères français, les coûts de cette protection au moyen du formulaire type figurant à l’annexe I de la directive (UE) 2015/637 du 20 avril 2015 susvisée. L’engagement de remboursement concerne uniquement les coûts qui auraient été supportés par un ressortissant de cet Etat membre dans les mêmes conditions.
A la demande d’un Etat membre prêtant assistance à un ressortissant français, le ministère des affaires étrangères rembourse cet Etat membre sur présentation du formulaire type figurant à l’annexe II de la directive (UE) 2015/637 du 20 avril 2015 susvisée dans un délai raisonnable qui n’excède pas douze mois.